Histoire d’eau

Accueil » Municipalité » Profil » Histoire d’eau

Histoire d’eau

Description de l’oeuvre d’art réalisée par Normand Forget à l’école des Explorateurs de Sainte-Julienne.

Joseph-Édouard Beaupré, oncle du célèbre géant, fonda Sainte-Julienne. Il avait choisi ce lieu en fonction de la disponibilité de la force hydraulique de la petite rivière Saint-Esprit. Neuf sites au total y puiseront l’énergie nécessaire pour faire fonctionner autant de moulins. La position stratégique du village au centre du comté de Leinster devenu par la suite Montcalm, lui fait obtenir le premier bureau d’enregistrement jumelé d’un palais de justice nommé à l’époque «court-circuit» à cause des séances tenues durant trois jours, tous les quatre mois.

Sainte-Julienne a aussi quelque chose d’unique d’un point de vue paléontologique : c’est sur un terrain connexe à celui-ci que l’on a trouvé quelque chose d’inusité qui stimule l’imaginaire et restitue le village dans un espace et un temps qui me laisse rêveur.

À deux pas de l’école, sur la rue Hélène, monsieur Jacques Daviau a découvert, il y a quelques années à une profondeur d’environ deux mètres, une tête de morse âgée de près de 11 000 ans. Elle était accompagnée de petits coquillages. Elle fut retrouvée sur ce qui était jadis une des plages de la mer de Champlain.

Pour ce travail, je me suis imaginé à Sainte-Julienne sur la plage de cette mer, qui ressemblait à Blanc-Sablon, au loin quelques îles…

C’est donc par un retour dans le temps que je débute le propos de ce travail, un voyage de la préhistoire à nos jours, segmenté en grandes étapes et réuni ici par le lien commun de l’eau.

L’élément principal utilisé dans cette proposition est la corne du morse. Fabriquée en acier martelé, elle est suspendue au-dessus de la partie haute du hall d’entrée. Utilisée en guise de signal, elle contient en son intérieur une carte géographique peinte qui reprend la forme de la mer de Champlain par laquelle notre mammifère est venu établir son territoire de pêche. L’ensemble du motif illustre le retrait progressif de la mer de Champlain qui aboutit à la linéarité que l’on connaît du fleuve.

Dans les fenêtres tout autour du hall d’entrée et dans la cage d’escalier qui mène vers l’étage, des vitraux reprennent la forme des vagues du mouvement et la couleur de l’eau. La hauteur actuelle du niveau de ces vitraux se situe à quelques mètres près du niveau réel qu’avait la mer de Champlain à l’époque.

Sur le mur du hall d’entrée, à hauteur de vue, un tableau oblong peint aux couleurs de la mer, contient différents moulages en bas relief représentant des éléments aux formes récurrentes. J’utilise différents motifs de coquillages, parmi ceux-ci comme dans un jeu d’observation, je dissimule…

Normand Forget
Sculpteur

Voir l’album photo